Préalablement à tout discours sur le jour 5, je me dois de faire un zoom sur Time Square la nuit. Certains vanterons l’univers grisant du lieu, c’est effectivement une bulle étonnante mais c’est de la pure folie. Lors de notre sortie du théâtre, le retour à cette réalité hallucinante ne se fait pas sans heurt…
Le toucher : du monde dans tous les sens, forcément des contact des bousculades. On se sent électron, en perpétuel mouvement, il n’y a pas de place à l’inertie.
La vue : ça clignote de partout, impossible de poser son regard sans que la rétine soit captée par une image, un éclair.
L’ouie : ça bouillonne, ça parle, ça klaxonne, ça crie, tout va très vite.
L’odorat : Time square la nuit : ça pue. Ca sent la sueur, ça sent la bière tombée dans le caniveau et chauffée à 30°, une odeur acre, ça sent les poubelles qui sont sorties et ont chauffé au soleil : le lait pourri, notamment. C’est suffocant. Je mets mon nez dans mon sweat pour limiter l’agression. J’ai l’impression d’être un Jean Baptiste Grenouille.
Le goût : ça a le goût de ce que l’on respire. Ca a un goût de vomi : l’odeur et l’inconfort sont tels que l’on s’enfuit en taxi prendre l’air ailleurs. On étouffe là dedans.
Aujourd’hui, après hélitreuillage du lit, nous avons sauté dans nos fringues direction le petit déjeuner qu’il fut fort difficile de trouver. Mais en s’accrochant on a fini par trouver des pancakes…héhéhé j’ai un radar pour les petits déj…Nous avons également fait un saut dans une « pharmacy » grosso modo un genre de supermarché spécialisé plus spécifiquement dans l’automédication mais pas que (on trouve aussi des piles, des jouets, etc.) dans le but de trouver un désinfectant afin de tuer dans l’oeuf l’ampoule au pied de Virginie… bref on cherche et forcément on ne trouve pas, tellement c’est grand.
Virginie me glisse à l’oreille qu’il serait opportun de demander… Depuis les frustrations communicatives, demander un truc à un new-yorkais me crispe car je sais déjà qu’il ne va rien comprendre…mais bon si on ne peut pas faire autrement…
Je recherche donc dans ma mémoire comment dire désinfectant… « antiseptic » me vient en tête
Avec forcément quelque doute sur la francisation du mot….Bref, je tente avec mon meilleur accent. La réponse est telle que je l’imaginais…un grand blizzard …
What ? et là je me suis dit…merdoie…j’ai francisé le truc…. Ou je me suis mal exprimée… réflexe immédiat : le passage à l’accent franchouillard…sans succès…
Le mot en lui-même surarticulé en français, franglais, anglais US, texan…
Finalement devant l’absence de réaction, je me retourne vers une périphrase aléatoire, de type « something to prevent infection when you cut yourself…or scratch »
Ah ! Réaction, la demoiselle nous emmène dans le rayon et cherche et me dit finalement qu’ils n’ont pas ça… Bon « ssankyou » dis-je dans mon plus bel accent…parce que j’assume pas d’avoir une maîtrise et d’être incomprise…
Je me retourne et là je tombe sur le rayon betadin, alcool et autres « antiseptic ». De toute évidence la minette ne connaissait pas le terme…je ne vois pas comment j’aurais pu mal le prononcer…. J’ai parfois l’impression de me retrouver dans la cité de la peur… un serial killer…un quoi ?
Ensuite direction le MOMA, nous prenons le métro et tombons sur le musée fermé…tous les mardis… Enfer et damnation.
Nous allons finalement vers central park dans le but de trouver une location de vélo…Virginie me dit qu’on se promène et on verra bien. Au coin de la rue on tombe sur un panneau « rent a bike », on demande, on nous amène devant un vendeur de ticket de loto, on paye et on nous emmène au coin de la rue où ils sortent deux vélos d’un camion. Pas de réglage, pas de contrat de location… est ce bien réglo…Bref…passée l’inquiétude sur la méthode et l’origine des vélos, on enfourche et hop un premier petit tour. On tombe sur un petit groupe de jazz dans le park qui jouait super bien et puis on repart. Et là on se fait tout Central Park d’une traite. C’est mon coté un peu bourrin… Virginie devient rouge pivoine au fil des kilomètres et des montées et faux plats…Mais on finit par rendre les vélos à l’heure.
Après, direction le MET, The musée incontournable selon le routard. C’est le Louvre de New York, il faut y passer une journée…on y passera …deux heures… ce qui est bien c’est qu’on a à peu près le même intérêt pour les musées de ce type… on va où l’on veut et on va assez vite. Quelles incultes !
Retour ensuite au bercail pour une pause…on est un peu ratatinées de toute cette marche. Les jambes font un peu mal et on a la journée de demain à préparer…Resto italien à l’hôtel…et au lit !
Merci pour les aventures des Tataz: Les tataz au Texas, les Tataz à Hollywood, Les Tataz à New York. A quand les Tataz à Dijon?
Merci pour Spiderman et Elmo (appelé Manah Manah) qui agrémentèrent les conversations des longues soirée de Printemps.
Grosses bizzzzzzz